placements abusifs

DECISION ARBITRAIRE : de la perversité de certains éducateurs et de l’humanité des suivants :
(Nous avons résolu, avec son autorisation, de publier l'intégralité de la lettre rendue anonyme de Mme B, docteur en médecine et mère de deux garçons car cette histoire est significative de ce que l’AVPE rencontre très fréquemment).

    En 1996 le Docteur B se sépare de son mari, alcoolique et violent. Trois experts confirmeront cet alccolisme et la dangerosité du père pour les enfants. Mais ce dernier appartient au corps prestigieux de la Gendarmerie. 


Docteur M. C. B. Le 30 Novembre 2006,

M,

    Je me permets de vous écrire sur les conseils de Madame … pour vous informer, si ce n’est déjà fait, sur la « dérive » des éducateurs qui dépasse tout entendement !
    En effet, ce sujet n’est que peu abordé dans le livre, mais mes enfants ( Gérard, 15 ans ½, et François, 13 ans ) et moi, les avons côtoyés à de nombreuses reprises depuis 2003.
    Lors de l’ouverture d’une mesure éducative que j’ai réussi à obtenir après moultes bagarres en Septembre 2003, nous avons bénéficié d’un texte qui précisait « le droit de visite du père ne pourra être envisagé qu’en milieu neutre en présence d’éducateurs « nous avons alors fait connaissance avec l’AEMO.     Confiante dans cette protection de mes enfants, je me suis vite rendue compte de l’incompétence de ces gens !
    En effet, nous étions confiés à Mr B. et Madame R., très pernicieux, et pervers. Je m’explique : une seule rencontre a été effectuée par leurs soins entre le père et les enfants, loin des deux domiciles parentaux. François terrorisé, tremblant comme une feuille même une heure après leur retour ( il avait 10 ans ½ à l’époque), n’a en aucun cas été sorti de la pièce, ne serait-ce que pour le rassurer ou l’écouter. Il a assisté pendant une heure au monologue de son père venu les mains vides (ni gâteries, ni boissons, RIEN).
    Suite à cette entrevue on m’a seulement dit « çà s’est très mal passé. Le père était aviné (sic) ». Fait troublant, cette constatation sera totalement occultée du rapport, et niée oralement devant la Juge pour enfants. ( « on ne peut être sûr, c’est très subjectif » ).
    Madame R. partant, le dossier a continué à être suivi par Mr B. J’ai souvenir de conversations dans ma cuisine, où ce Monsieur expliquait tranquillement aux enfants « il y aurait
peut-être un avantage financier pour vous à voir votre père »… Ils n’ont ni cadeau d’Anniversaire, ni cadeau de Noël depuis 6 ans de la part de leur père !!!.
    Beaucoup plus grave ce même Monsieur propose aux enfants de les monter chez leur père pendant les vacances de Noël 2004 : « on partira vers 10 heures, je resterai présent à côté de
vous, si çà se trouve au bout de dix minutes on repartira ». Cette conversation eut lieu pendant les vacances de Toussaint. J’eu beaucoup de mal à convaincre les enfants d’accepter cette proposition qui me semblait raisonnable. Qui plus-est j’ai pour principe de ne jamais revenir sur une promesse faite à des enfants.
    Quelle ne fut ma surprise quand Monsieur B. m’a rappelée pour me dire « j’ai vu le papa, il n’y a aucun danger, je monterai les enfants vers 10 heures, et je retournerai les chercher vers 16 heures ! »
    Il faut savoir quand-même, que le papa habite … à plus de 80 km de chez nous. Ce comportement m’ayant choquée, j’ai saisi sa chef de service, d’autant plus que les enfants refusaient d’être livrés en « pâture » à leur père une journée entière sans « Ange-Gardien ».
    Résultat, je me suis retrouvée dans le collimateur de l’AEMO, et par là-même de la Juge pour enfants. J’étais « une mère possessive ».
    Par vengeance en Mai 2005, alors que nous attendions le successeur de Mr B., la Juge pour enfants décide de placer « en urgence » mes enfants en Famille d’accueil, sous le prétexte
fallacieux de voir si leur comportement était identique en mon absence. Et là commence un horrible cauchemar pour nous trois. L’audience a eu lieu le 12 Mai 2005, le Jugement rendu le
13, les enfants enlevés au collège en plein milieu d’après-midi le 17 ! Et cette fois nous avons découverts les éducateurs « cow-boy » ! On m’a priée d’avoir l’obligeance d’apporter des vêtements de rechange, quel humanisme ! Mes deux enfants étaient terrorisés, en larmes.
    Gérard répétait « je ne veux pas partir, je veux rester chez ma mère ». Et là, réponse implacable :
    « Mais t’es pas obligé de venir, seulement, tu ferais bien de venir ce soir, tu as de la chance, on a trouvé une famille qui peut vous prendre tous les deux. Rentre chez ta mère, si tu veux, mais là c’est les Gendarmes qui viendront te chercher, et Dieu seul sait où tu vas atterrir » (ma secrétaire est témoin). Nous venions de découvrir l’enfer avec Mr F de l’ASE qui va « gérer » les enfants jusqu’en décembre 2005 !
    En effet, impuissante j’ai assisté ce jour-là à l’enlèvement de mes enfants ! Pas d’accès à la famille d’accueil, pour ne pas influencer « l’enquête », petit accès par le Foyer 44 qui servait d’intermédiaire. Reproches incessants des éducateurs à cause de nos échanges de coups de téléphone et de sms, nous avons donc convenu avec les enfants d’un code chacun pour me dire quand la voie était libre. Grâce à ce stratagème nous avons pu communiquer tous les jours, heureusement que nous avions tous les trois un portable. Sinon, nous étions condamnés à ne
nous parler que lors de nos rencontres, soit un WE sur deux ! Quelle honte…
    De plus, malgré le refus persistant de voir leur père, ils ont été montés sous la menace. En effet, courant 2003, suite à ses plaintes incessantes pour « refus de présentation d’enfants » j’ai la « chance » d’avoir deux condamnations l’une de trois mois de prison avec sursis et l’autre de six mois de prison avec sursis. Quelle aubaine pour Mr F : « les enfants, si vous refusez de monter chez votre père, votre mère ira en prison et ce sera de votre faute ! » Comment peut- on faire porter un tel fardeau à des enfants alors âgés de 11 ans ½ et 14 ans ?
    A deux reprises les enfants ont donc été trimballés chez leur père. La première fois il était avec son ex-femme ( 2 jours ), on ne sait pas ce qu’elle faisait là, mais ça n’a choqué personne,
la deuxième fois, c’était sa copine ( 4 jours ) ! logique ! tout le monde fait ça ! Pas de réaction des éducateurs, et pourtant là les enfants ont été séquestrés, tenus à clé dans une chambre, quasiment pas nourris et bien sont sûr revenus avec tout le linge sale, y compris sur eux (ici, ils se changent tous les jours ).
    Dans ce contexte de séquestration les enfants m’ont envoyé de nombreux sms d’appels « au secours », je leur répondais le + vite possible pour les réconforter, pour Mr F, c’est la quantité d ’échanges entre nous qui a perturbé le « bon déroulement de l’opération ! »

( la vivisection ??? )

    Les enfants ont écrit 3 fois pendant leur placement à la Juge pour enfants pour la supplier de rentrer chez moi. A leurs trois lettres, une seule réponse : « c’est pour votre bien » !
    Puis malgré une demande d’appel qui n’a que confirmé le placement, fin Août 2005, ils ont été transférés dans un autre Foyer. Là nous découvrons des éducateurs plus humains, mais les enfants se trouvent dans un monde de délinquants, auquel ils n’étaient pas du tout préparés.
    Cependant, je reconnais que grâce à ces éducateurs, il n’y a plus eu d’obstacle pour le téléphone, et j’ai pu aller voir mes enfants à, plusieurs reprises le samedi après-midi ou le dimanche matin sous réserve de ne pas gêner les activités. Cà nous a permis de tenir le coup, puisque nous n’avions toujours le droit ne nous voir qu’un WE sur deux, alors qu’il était déjà établi qu’un droit d’hébergement chez le père était inenvisageable.
    On ne sait pas pourquoi, la Juge pour enfants dans ce contexte a donc annoncé aux enfants mi-Novembre qu’elle levait le placement, mais pas avant le 16 Décembre 2005, 1er jour des vacances de Noël !
    Pendant ce temps, pour ne pas raconter que de vilaines choses, j’ai eu la chance de rencontrer les seuls éducateurs qui ont pris le relais, et là, je leur tire mon chapeau ! Il s’agit du groupe Partance, et pour la première fois j’ai eu l’occasion de discuter avec des gens intelligents, sensibles, humains, attentionnés. C’est eux qui m’ont ramené les enfants le 16 Décembre. Vraiment je les admire.
    De plus, ils se sont vraiment impliqués, et grâce à leur témoignage écrit, dont je n’ai eu connaissance que le 25 Octobre 2006, lors de mon 3ème passage en Correctionnelle ( pour une période couverte par la mesure éducative ), j’ai bénéficié d’une « relaxe ». En effet, ce sont les seuls à avoir écrit que la seule personne qui faisait obstacle aux rencontres, refusant de se déplacer, et ne prenant jamais de nouvelles des enfants, c’était le père. Alors pourquoi porter plainte ?
    Voilà, j’espère ne pas vous avoir trop ennuyé avec ma longue lettre, et j’espère surtout vous avoir éclairé sur des faits très graves, allant tout-à l’encontre de l’intérêt des enfants. Si je prends la peine de vous écrire tout ceci, c’est parce que j’ai découvert dans le livre que nombre de mères par peur, ou manque de courage baissent les bras…Ce n’est pas compréhensible pour moi, j’ai toujours tout fait pour défendre mes enfants, et je continuerai à me battre pour les protéger, et aussi pour éviter que notre cas devienne monnaie courante !
    Je me tiens à votre disposition pour tout renseignement complémentaire, et vous prie de bien

vouloir agréer, M, …

Docteur M.B.


Commentaires : 

     ► Il faudra au docteur M.B. attendre fin 2006 pour qu’un nouveau juge reprenne tout le dossier et relaxe la mère.
     ►Dans plusieurs dossiers (heureusement !), c’est l’arrivée de nouveaux éducateurs ou d’un nouveau juge qui va inverser ou corriger les premières décisions dévastatrices pour les enfants. Ce n’est (hélas !) pas toujours le cas. 
      ►Cette affaire illustre encore une fois le pouvoir exorbitant que s’arrogent certains éducateurs et certains juges. L’indépendance de la Justice, certes, est souhaitable mais celle des juges, et a fortiori celle que s’attribuent des éducateurs, sont très certainement à reconsidérer. 
     ►Il est à noter que l’audition des enfants prescrite par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (ratifiée par la France) n’est toujours pas respectée ni dans son esprit, ni à la lettre.


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